13 Février : Gwenn et Sullivan

16- Gwenn et Sullivan

 https://youtu.be/LhaOvSont14


Dans un petit village, au fond d’une des vallées oubliées des monts de Bretagne et entouré de forêts profondes et de montagnes, parce qu’en Bretagne on les prénomme montagnes bien que cela soit des monts… Bref, vivait une petite fille prénommée Gwenn. 

 

Curieuse et rêveuse à la fois, elle adorait explorer les bois, guidée par son insatiable soif de découvertes et d’aventures. Un matin, alors que le soleil filtrait à travers les feuillages, Gwenn s’enfonça plus loin que d’habitude dans la forêt. C’est là qu’elle entendit une mélodie étrange, à la fois douce et envoûtante, semblable au murmure du vent dans les branches.

 

Intriguée, elle suivit le son jusqu’à une clairière où trônait Pontus, un vieux chêne majestueux. 

 

Assis sur une racine, un petit être lumineux, pas plus grand qu’une poupée, jouait d’une harpe. Ses doigts fins et agiles effleuraient les cordes, produisant des notes qui faisait vibrer l’air et les feuilles alentour. Le petit être avait des ailes translucides, comme celles d’une libellule, et ses yeux brillaient d’une sagesse ancienne.

 

— Qui es-tu ? demanda Gwenn, émerveillée.

 

— Je suis Sullivan, le gardien des mélodies oubliées, répondit-il avec une voix cristalline. Et toi, petite humaine, pourquoi as-tu suivi ma musique ?

 

— Elle est si belle, murmura Gwenn. J’aimerais tant apprendre à jouer comme toi.

 

Sullivan sourit et posa sa harpe sur ses genoux. 

 

— Cet instrument est magique, dit-il. Il ne joue pas seulement des notes, il joue, s’il en est digne, les émotions de celui qui le tient. Veux-tu que je t’apprenne ?

 

Gwenn hocha la tête avec enthousiasme. Sullivan plongea alors la main dans sa poche et en sortit une poignée de poussière dorée. Il la jeta au sol en murmurant des mots magiques que la petite fille ne comprit pas. Un éclat de lumière éblouissant illumina la clairière, Gwenn ferma les yeux la lumière était trop intense. Elle rouvrit les yeux, une harpe magnifique se tenait devant elle. Ses cordes semblaient tissées de rayons de lune, et son bois reflétait la nature alentour comme s’il avait été poli par les étoiles.

 

— Voici ta Harpe Gwenn, dit Sullivan avec solennité. Un bien dont on ne se sépare jamais, car il est lié à ton âme. Prends-en soin, et elle te guidera dans ton apprentissage.

 

Ainsi commença une amitié merveilleuse. Chaque jour, Gwenn revenait dans la clairière,  Sullivan lui enseignait les secrets de la harpe. D’abord, elle apprit à produire des sons simples, puis des mélodies plus complexes. Chaque note semblait résonner avec la nature environnante, faisant virevolter les oiseaux et chuchoter les ruisseaux. Les animaux de la forêt s’assemblaient pour écouter, et même les arbres semblaient se pencher pour mieux entendre. Pontus quant à lui semblait se rafraichir de chaque note, de chaque mélodie.

 

Un soir, alors que le soleil couchant teintait le ciel de pourpre et d’or, Sullivan annonça à Gwenn qu’il devait maintenant s’en aller.

 

 — Mon temps ici est écoulé, dit-il. Mais tu as maintenant le pouvoir de faire vivre la musique de la forêt. Souviens-toi chaque note que tu joues est un cadeau pour le monde entier.

 

Gwenn sentit une larme glisser sur sa joue. 

 

— Mais je ne veux pas que tu partes ! Je ne pourrai plus jamais jouer sans toi.

 

— Mais si, mais si… répondit Sullivan avec douceur. Tu as ton propre chant, ton propre cœur à partager, tes propres émotions. La musique n’est pas une compétition, mais une offrande à la nature, aux gens qui t’entoure, à toi même.

 

Et sur ces mots, Sullivan s’éleva dans les airs, ses ailes scintillant comme des étoiles, avant de disparaître dans la lumière du crépuscule.

 

Gwenn rentra chez elle, sa harpe serrée contre son cœur, une larme coincé au pli de ses yeux. 

 

Les jours suivants, elle continua à jouer, et chaque note lui rappelait les leçons de Sullivan. Elle sentit au plus profond de son être que la musique n’était pas seulement une succession de sons, mais une manière de communiquer avec le monde, de partager ses émotions et de célébrer la vie.

 

Depuis ce jour-là, Gwenn joua de la harpe sur la place du village, à qui voulait l’entendre. 

 

Les villageois se rassemblaient autour d’elle, captivés par les mélodies qui semblaient venir d’un autre monde. Les notes de la Harpe de Gwenn transportaient les cœurs, apaisaient les chagrins, réveillaient les joies oubliées et faisaient danser les âmes les plus lourdes. Les enfants riaient, les vieillards souriaient, et même les personnes qui n’aimaient pas la musique ne pouvaient s’empêcher de s’arrêter pour écouter.

 

Chaque soir, lorsque le soleil descendait derrière les montagnes de Bretagne, Gwenn jouait une dernière mélodie, une offrande à Sullivan et à la forêt qui lui avait donné ce don précieux. Et parfois, dans le bruissement des feuilles ou le chant du vent, elle croyait entendre la voix de Sullivan lui murmurer « Continue, Gwenn. Ta musique est une lumière pour le monde. »

 

La musique, comme toute forme d’art, est un langage universel qui nous relie aux autres et à la nature. Ce n’est pas la perfection qui compte, mais l’émotion et l’authenticité que l’on y met. En partageant nos talents, nous illuminons non seulement notre propre existence, mais aussi celle des autres.

 

kirikiki l'histoire est finie !...


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