21 Février : L'Horloger des Etoiles

 24- L'Horloger des Étoiles 

 

Dans un petit village où le temps semblait s'écouler paisiblement, il y avait une boutique bien particulière. Son enseigne dorée indiquait "L’Horloger des Étoiles". À l’intérieur, des horloges de toutes tailles tictaquaient doucement, projetant sur les murs des ombres dansantes. Mais ce que les villageois ignoraient, c’est que Maître Lucien, l’horloger, ne réparait pas seulement les montres et les horloges.  

Chaque nuit, lorsque tout le monde dormait, il montait sur le toit de sa boutique avec un immense tournevis d’argent. Il levait les yeux vers le ciel et, d’un geste précis, ajustait les étoiles. Il les réalignait, resserrait celles qui vacillaient et soufflait sur les plus fatiguées pour qu’elles brillent à nouveau.  

Dans ce même village vivait une petite fille prénommée Éline. Éline aimait observer les étoiles depuis sa fenêtre, fascinée par leur éclat. Un soir, alors qu’elle promenait son chat Twisty, elle passa devant l’atelier de l’horloger et vit une étrange lumière bleutée filtrer par la porte entrouverte. Curieuse, elle jeta un coup d'œil à l'intérieur.  Intriguée, elle monta sur le toit, là où il lui semblait que la lumière venait.

Maître Lucien était là, tenant une étoile minuscule entre ses doigts, il la frottait comme s’il polissait un diamant. Il murmura quelques mots et l’étoile se remit à scintiller de mille feux avant de s’envoler dans le ciel par la fenêtre. Éline en eut le souffle coupé.  

—  Vous… vous réparez les étoiles ?...  chuchota-t-elle.  

L’horloger sursauta, puis lui adressa un sourire mystérieux.  

— Seulement celles qui en ont besoin. 

Éline s’approcha timidement. 

— Elles peuvent tomber en panne ? 

— En quelque sorte…  oui ! , parfois elles s’éteignent quand les rêves des gens deviennent trop petits ou qu’ils oublient de croire en l’impossible.

La petite fille réfléchit un instant.  

— Çà veut dire que chacun possède son étoile ?

— Oui, c’est bien cela…

— Et si quelqu'un n'a plus d’étoile du tout 

L’horloger la regarda avec bienveillance.  

— Alors, il faut lui en offrir une nouvelle.  

Puis, dans un geste délicat, il tendit à Éline une minuscule étoile éteinte.  

— Prends soin d’elle. Elle a besoin de lumière, de rêves, et d’un peu de courage.  

Éline serra l’étoile contre son cœur et sentit une chaleur douce l’envahir. Ce soir-là, en rentrant chez elle, elle posa l’étoile sur son chevet et lui raconta toutes les choses merveilleuses qu’elle voulait accomplir, explorer la forêt enchantée derrière la colline, apprendre à parler aux animaux, et peut-être, un jour, devenir une magicienne des étoiles comme Maître Lucien.  

Le lendemain matin, l’étoile brillait légèrement.  

Dès lors, elle prit l’habitude de lui confier ses rêves et, chaque nuit, l’étoile scintillait un peu plus. Jusqu’au jour où, dans un éclat de lumière, elle s’éleva dans le ciel et trouva enfin sa place parmi les autres constellations.  

Ce soir-là, Maître Lucien leva les yeux vers le ciel et sourit. Une étoile de plus brillait, preuve qu’un rêve venait de naître.  

Et depuis, chaque fois qu’un enfant ose croire en l’extraordinaire, une nouvelle étoile s’illumine dans le ciel.  

L’extraordinaire se cache parfois dans l’ordinaire. Il suffit d’y croire pour que la magie opère.

Kiri Ki Ki l'Histoire est fini...

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