14 Février : Phàleina la Maman Baleine
17- Phàleina la Maman Baleine
https://youtu.be/_k3-AX_itCs
Il était une fois, dans les eaux glaciales et sauvages des mers du Nord, une majestueuse baleine du nom de Phàleina. Tout juste mère, elle contemplait avec fierté son adorable baleineau, Thygatéra, qu’elle entourait d’une affection infinie.
Les jours s’écoulaient dans une harmonie presque céleste. Phàleina enseignait à son petit l’art de danser avec les courants, d’admirer les éclats argentés de la lumière filtrant sous la surface et de chanter ces mélodies profondes qui résonnent à travers l’immensité océanique.
Tout semblait parfait.
Hélas, les océans et les mers, dans leur splendeur trompeuse, cachent aussi des drames innombrables.
Un jour, alors que Thygatéra s’éloignait un peu trop, insouciant et curieux comme seuls peuvent l’être les jeunes êtres, une ombre perfide surgit des abysses. Un groupe d’orques, prédateurs aussi élégants que redoutables arrivaient en organisation tactique. D’une précision militaire, ils encerclèrent Trygatéra. Phàleina, animée d’un instinct maternel dévorant, fendit les flots avec une rage désespérée. Mais ses bourreaux étaient rapides, agiles et surtout impitoyables. Ils entraînèrent Thygatéra dans les profondeurs, l’empêchant de regagner la surface. Le temps s’étira, cruel et implacable. Puis, le silence. Thygatéra s’éteignit, arraché à la vie par une nature implacable. Elle venait de se noyer. Son corps devint le festin de ceux qui l’avaient traqué.
Phàleina hurla son chagrin dans les profondeurs infinies. Un chant de désespoir résonnait dans son sillon. Errant ainsi, le cœur déchiré, elle porta son deuil à travers les vagues et les déferlantes, traînant son immense peine comme une ombre sous-marine.
Mais quelque chose en elle refusait de s’éteindre. Ce n’était pas seulement la douleur d’une mère, c’était une flamme nouvelle, une détermination farouche qu’elle ne connaissait pas et qui couvait sous les remous de son âme brisée.
Alors, elle se mit en quête. Elle parcourut les océans, raconta son histoire, et rassembla autour d’elle d’innombrables consœurs, du fin fond du Pacifique aux confins de l’Antarctique. Sous les lueurs éthérées des aurores australes, une assemblée grandiose de baleines se réunit. Et là, Phàleina découvrit une vérité déchirante, elle n’était pas la seule, d’autres mères avaient pleuré la perte de leurs petits, victimes des mêmes orques voraces.
Une révolte silencieuse germa dans leurs cœurs. Mais comment lutter contre ces créatures si rusées, si rapides ? Une guerre frontale était vouée à l’échec. Il fallait faire preuve de finesse.
C’est alors que Phàleina, mue par une intelligence insoupçonnée, formula une idée aussi audacieuse qu’inattendue, attaquer les orques non par la force, c’était voué à l’échec mais en les privant d’une nourriture délicieuse. Ces élégants assassins des mers avaient un péché mignon, ils raffolaient des phoques.
Une alliance improbable vit le jour. Les baleines devinrent les protectrices des petits phoques, ces adorables créatures plus préoccupées par leurs jeux maladroits que par la menace invisible qui planait sur eux. D’immenses silhouettes de baleines entourèrent les colonies de phoques, formant des remparts vivants contre les attaques des orques. Mieux encore, certains phoques, ravis de cette nouvelle collaboration, s’avisèrent de grimper sur le dos de leurs gardiennes imposantes, flottant avec une insouciance délicieusement ironique.
Les orques quant à eux, n’en revenaient pas. Où qu’ils aillent, des murailles de chair et de nageoires les empêchaient d’atteindre leur repas tant convoité.
Ainsi se joua, dans l’immensité silencieuse des océans, une bataille invisible où la stratégie et la solidarité prenaient le pas sur la brutalité.
Phàleina, bien que marquée à jamais par la perte de son petit, trouva enfin un sens à sa douleur. Trygatéra n’était pas mort en vain. Son sacrifice avait engendré un changement, une révolution silencieuse où la loi du plus fort s’inclinait devant l’intelligence et l’union.
Ainsi naquit la légende des baleines gardiennes, protectrices des innocents et stratèges d’une vengeance non guidée par la haine, mais par la justice et l’amour. Car la véritable force ne réside pas toujours dans le fracas des affrontements, mais dans la sagesse, la ruse et la solidarité inébranlable de ceux qui refusent de se soumettre à la cruauté du monde.
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