9 Février : Le Rêve de Minus, la petite herbe folle

 12- Le Rêve de Minus, la petite herbe folle

https://youtu.be/HrkCklnPhv8


Dans un champ aux dimensions raisonnable, sous un ciel changeant, vivait une communauté de brins d’herbe. Ils dansaient au gré du vent, se racontaient des histoires sous la pluie et se réchauffaient sous le soleil. Chaque matin, la rosée perlait sur leurs feuilles comme de minuscules diamants et les grillons, perchés sur leurs tiges, entamaient un concert matinal digne d’un opéra. C’était l’été.


Parmi eux, deux brins d’herbe se distinguaient, non pas par leur amitié, mais par leur différence.


Minus était un brin d’herbe minuscule, si petit qu’il fallait presque s’agenouiller pour l’apercevoir. Ses feuilles étaient fines et délicates, et il oscillait timidement à la moindre brise. Pourtant, Minus avait un grand rêve. Il voulait grandir, devenir aussi grand et fort que les autres herbes, peut-être dépasser les plus hautes pour enfin toucher le ciel et voir le monde d’en haut. Chaque nuit, il fermait ses petites feuilles et s’évadait dans des rêves émerveillés où il devenait un géant, le roi des prés, admiré par tous.


Maxus, en revanche, était un brin d’herbe imposant, presque arrogant. Il était massif et se dressait haut et fier, dominant le champ de sa stature majestueuse. Ses feuilles étaient larges, et robustes, d’un vert foncé et il ne manquait jamais une occasion de se moquer de Minus. « Hé, petit bout de rien ! » criait-il souvent, « tu es si petit ! Comment fais-tu pour ne pas te perdre dans l’ombre des autres ? » Maxus riait, et son rire résonnait comme un écho moqueur à travers le champ.


Minus, bien que blessé par ces railleries, ne perdait pas espoir. Il croyait en la magie des rêves et en la puissance de la persévérance. Un jour, se disait-il, je grandirai et je montrerai à Maxus que la taille n’est pas tout.


Un matin, alors que le soleil se levait à peine et que la rosée scintillait comme des étoiles miniatures, un événement inattendu bouleversa la vie du champ. Le fermier, un homme robuste à la barbe touffue et aux mains calleuses, ouvrit la barrière et fit entrer sa vache, Marguerite, dans le pré.


Marguerite était une vache imposante, au pelage tacheté de noir et de blanc, et aux yeux doux comme une brise d’été. Mais sous ses airs paisibles se cachait un appétit d’ogre. Dès qu’elle entra dans le champ, elle se mit à brouter avec une gourmandise effrénée. En quelques bouchées, elle fit disparaître les plus grands brins d’herbe.


Maxus, qui se croyait intouchable, fut le premier à être englouti. « Au secours ! » cria-t-il, mais il était trop tard. Il disparut dans le ventre de Marguerite, réduit à un simple souvenir.

Minus, quant à lui, étant si petit, il passa donc inaperçu. Marguerite passant et repassant ne le remarqua même pas. Il trembla de peur, mais il était toujours debout. Au bout de quelques jours, il était seul dans un pré presque désertique, entouré de silence.


Avec le temps, Minus vit de nouveaux brins d’herbe pousser autour de lui. Ils étaient jeunes, fragiles, et curieux. Minus devint leur guide, leur mentor. Il leur apprit à danser avec le vent, à résister à la pluie et à rêver sous les étoiles. Il leur raconta l’histoire de Maxus et de Marguerite, et leur enseigna que la vie était faite de défis, mais aussi de beauté. 


Puis, un jour, le fermier revint. En voyant son champ couvert d’une herbe douce et rase, il se dit que le pré était épuisé mais qu’allait-il faire de ce pré qui ne donnait qu’herbes rases. Il eut une idée, pourquoi ne pas transformer cet espace en un lieu de joie et de rires. Après tout, l’herbe était courte et solide, il n’aurait ni à y faire paitre Marguerite, ni a y couper l’herbe toutes les semaines.


Ainsi décida-t-il d’y créer un jardin d’enfants ! Il planta des fleurs colorées, installa des balançoires et fit construire un petit toboggan. Bientôt, des enfants vinrent courir, sauter et jouer dans l’herbe tendre. Ils riaient aux éclats, roulaient sur le sol en gazouillant et, sans le savoir, faisaient vivre le rêve de Minus, un monde où chacun trouvait sa place sous le soleil.

Et chaque nuit, lorsque Minus fermait ses petites feuilles, il rêvait encore, non pas de grandeur, mais de ces petits pieds d’enfants courant joyeusement sur son champ, lui donnant un nouveau sens à sa vie.


La grandeur ne se mesure pas à la taille, mais à la force de l’esprit et à la capacité à s’adapter aux épreuves. Chacun, aussi petit soit-il, a sa place et son rôle dans le vaste champ de la vie. Et parfois, les plus petits rêves deviennent les plus grandes merveilles.



kirikiki l'histoire est finie !...


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