8 Février : Ketty et ses doutes

11- Ketty et ses doutes...

 

https://youtu.be/f1-4Ggn71MM


Il était une fois, dans un village paisible lové entre deux vallons au milieu desquels serpentait un torrent argenté, une fillette du nom de Ketty. Son esprit était rebelle, son regard pétillait d’une curiosité infinie, et son esprit foisonnait d’imagination. 

 

Pourtant, Ketty était prisonnière d’un étrange manège intérieur, elle raisonnait sans cesse avec des "Si" et des "Mais".  

 

Chaque décision, chaque envie, chaque rêve se heurtait à un flot incessant de questions et de doutes.  

 

— « Et si j’échouais ? »  

— « Mais si l’on se moquait de moi ? »  

— « Et si je me trompais ? »  

— « Mais si je regrettais la décision que je viens de prendre ? » 

 

Ces interrogations formaient une mélodie lancinante dans son esprit, l’empêchant souvent d’agir, comme si une main invisible la retenait au seuil de ses désirs.  

 

Un matin, alors que le village s’animait en prévision de la grande foire annuelle, Ketty se mit en route vers la place du marché. On y promettait un carrousel étincelant, des jongleurs de feu et un magicien dont les tours défiaient l’imagination. Mais à peine avait-elle quitté sa maison que ses éternels doutes l’assaillirent.  

 

Elle s’arrêta au bord du sentier, hésitante, le regard perdu dans l’ombre des arbres centenaires qui bordaient le chemin. C’est alors qu’une voix grave et douce s’éleva derrière elle :  

 

— « Pourquoi donc laisses-tu tes pensées t’emprisonner, jeune fille ? »  

 

Surprise, Ketty se retourna et aperçut un vieil homme coiffé d’un grand chapeau pointu à large rebord assis sous un chêne majestueux. Son visage était marqué par les ans, mais ses yeux brillaient d’une sagesse sereine et infinie.  

 

— « Bonjour Monsieur, mais qui êtes-vous ? » demanda-t-elle timidement mais avec une pointe de curiosité.  

 

— « Ah ! Je suis un simple voyageur du temps, un gardien des jours qui passent, » répondit-il avec un sourire énigmatique.  

 

Voyant la perplexité sur le visage de Ketty, il poursuivit :  

 

— « Toi, je sens que tu es comme un ruisseau qui hésite à suivre son cours par peur des obstacles. Mais sais-tu ce qu’il advient d’un ruisseau qui refuse d’avancer ? »  

 

— « Ben ! Pas vraiment non ! … » murmura-t-elle.  

 

— « Il devient un marécage. L’eau qui ne s’écoule pas s’alourdit et se trouble. Ainsi en est-il de l’esprit qui craint d’agir : il s’embourbe dans ses propres doutes. La vie est un fleuve, Ketty. Il faut accepter de s’y jeter pour en découvrir les merveilles. »  

 

Ketty resta silencieuse, méditant ces paroles. Puis, timidement, elle demanda :  

 

— «Et si je fais le mauvais choix ?»  

 

Le vieil homme sourit.  

 

— « Tout choix t’emmène quelque part. Même l’erreur t’apprend, même l’échec te grandit. L’important n’est pas d’avoir toujours raison, mais d’oser avancer. » 

 

Les paroles du vieil homme l’avait ragaillardie, Elle se sentit beaucoup plus légère.

Ketty reprit donc sa route et arriva enfin à la foire.

 

L’effervescence du marché, les rires cristallins des enfants, l’odeur sucrée des confiseries… Tout l’émerveillait. Mais ses interrogations et ses doutes, eux, rôdaient toujours, encore et encore.  

 

Devant le carrousel, elle hésita.  

 

— « Et si je monte mais que j’ai le vertige ? » 

 

Puis elle se souvint des paroles du vieil homme. Elle inspira profondément et s’élança. Lorsque le manège se mit à tourner, une joie pure l’envahit. Le vent dans ses cheveux bouclés, les lumières scintillantes, la musique entraînante… C’était merveilleux !  

 

Un peu plus loin, devant un stand de crêpes, elle hésita encore.  

 

— « Si je prends une crêpe au miel mais si je n’aime pas ça ? »  

 

Mais cette fois-ci, elle sourit. Elle paya sa crêpe et la goûta. Et ce fut un délice.  

 

Enfin, elle s’approcha du magicien, qui cherchait un volontaire pour un tour. Son cœur battait fort.  

 

—  « Si je me trompe ? Mais si tout le monde rit de moi ? »  

 

Au lieu de reculer, elle leva la main. Le magicien l’invita sur scène, et, à sa grande surprise, elle exécuta le tour avec brio. Le public applaudit, et Ketty sentit une chaleur nouvelle l’envahir, la douce chaleur de la fierté et de la confiance.    

 

En fin d’après-midi, sur le chemin du retour, Ketty s’arrêta sous le vieux chêne. Mais le vieil homme n’était plus là. Elle aurait voulu lui dire mais à sa place, un simple souffle de vent caressa son visage, comme une caresse bienveillante.  

 

Le courage n’est pas l’absence de peur mais la force d’avancer malgré elle.  

 

Dès ce jour, elle continua d’avoir des "si" et des "mais" dans sa tête, mais ils ne furent plus des chaînes qui l’immobilisaient. Ils devinrent de bons compagnons de réflexion, et non les geôliers de ses rêves.  

 

L’hésitation est naturelle, mais elle ne doit pas être un frein. Chaque pas, même incertain, est une découverte. Ce n’est pas l’absence d’erreur qui fait la richesse d’une vie, mais le courage d’oser, d’apprendre et d’avancer.  



kirikiki l'histoire est finie !...


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